Le Tout Lyon
Chun Ling PERROUD oriente en Asie
Le Tout Lyon en Rhône Alpes, 2 décembre 2005
Son prénom signifie «Clochette de printemps ». Ses parents ont choisi
le vocable comme un porte-bonheur et comme un pronostic sur sa
personnalité, souriante et détendue. Elle est née chinoise de Hong-Kong,
installée en France depuis 1995 après avoir rencontré dans l'avion celui
qui allait devenir son mari.
Elle a passé un Diplôme d'études supérieures de mercatique" au
Conservatoire national des arts et métiers; travaillé au service des
affaires internationales du Crédit agricole du centre-est - son
actionnaire - et accompli des missions pour Pasteur - Mérieux -
Connaught, comme pour la Chambre de commerce et d'industrie de Lyon.
Avant de venir en Europe, la fondatrice d'Access Asia avait travaillé
une dizaine d'années dans l'industrie textile hongkongaise pour mettre
sur pied des co-entreprises avec les manageurs étrangers. Avec sa double
nationalité, elle a créé à Lyon, avec une structure juridique, une
activité de conseil et de négoce qui fonctionne dans les deux sens,
Europe-Asie, Asie-Europe.
Clochette de printemps observe avec curiosité que la Chine n'a pas à ce
jour créé de représentation économique comme en possède le Japon,
présent à Lyon avec le JETRO. Curiosité mais pas déception, car cela
ouvre pour elle un champ d'activité aux dimensions connues: 5 000
kilomètres du nord au sud, entre la Mongolie et Shanghaï ; autant d'est
en ouest, entre le Tibet et le Yunnan, où les Occidentaux ont le bon
goût de commettre de funestes erreurs s'ils sont mal conseillés.
Petit précis d'initiation: là bas en chine, une Région, serait ici un
pays d'Europe. La Chine compte une dizaine de villes de plus de cinq
millions d'habitants, un million de personnes disposant d'un revenu
annuel supérieur à un million d'euros, quarante millions de personnes
ayant un pouvoir d'achat de cadres supérieurs et cent cinquante millions
de personnes que l'on pourrait comparer à la classe moyenne française.
Une forte délégation d'acheteurs sera présente en janvier au salon
lyonnais de la bijouterie PrintOr. Ce ne sera pas pour enfiler des
perles.
La Chine parle d'une seule langue mais de cinquante dialectes courants
et le Cantonais préfère que l'on ne s'adresse pas à lui comme à un
habitant de Shanghaï. Dure réalité pour l'Occidental: c'est le
fournisseur qui choisit son client. Un Chinois ne dit jamais «non »., ce
qui n'est pas de tout repos pour un cartésien moyen. Pour avoir une
chance de succès dans une négociation, mieux vaut identifier dans une
délégation le véritable décideur. Souvent, ce n'est pas le porte-parole.
Les Chinois tiennent à garder leur identité mais ils changent en
permanence, et Chun Ling se rend là-bas deux ou trois fois par an, pour
le mesurer. A quarante ans, ils préparent déjà leur retraite car le pays
n'offre encore aucune protection sociale. Le mot« France». s'y écrit
comme « Etat de droit ». Il n'y a pas de débat sur la parité homme-femme
car seul compte le mérite. Il va falloir apprendre vite, très vite. Un
bureau d'achats à Shanghaï ne suffit pas...
Le Tout Lyon . N° 4660 du 26 novembre au 2 décembre 2005